Qu'à Granville, on me pardonne et qu'au salon, on me bénisse ! Du cachemire haute couture pour mon trentenaire de canapé ! Et pour oublier sa modernité et pour flatter ses copines Napoléon III, de la jolie passementerie hors d'âge, quelques gros clous de récup ... Promis juré, cette décennie, je ne piquerai plus épingles et aiguilles dans les appuie-bras !
... ou pourquoi faire simple ... Parce que les biches, il faut les laver et leur redresser l'échine (le canevas vrille toujours au lavage) , parce que les tapisseries géantes ne sont jamais assez larges (donc raccords !), parce que la passementerie au métal oxydé n'aime pas la colle ... Parce qu'il faut accepter les railleries (les héritiers sont peu convaincus) ...
Au pays de la laine, vendue en "moches", de si belles rencontres : restauratrice de textiles anciens, restauratrice de cartons de tapisserie, tapissiers d'art ...Les journées de la laine de Felletin méritent le détour ...
Grosse fatigue pour ces fauteuils qui baillaient, baillaient .... Les sangles bien détendues cachaient des ressorts "état neuf", un guindage parfait. L'étoffe n'était pas trop défraichie et le budget ... pas trop large ! Il a suffi de déposer le jaconas qui retenait les sangles (!), de refaire le sanglage puis de reposer un jaconas propre. Ces sièges sont repartis à moindre coût pour quelques années ! Un chantier que j'ai accepté avec plaisir, pas trop valorisant (rien ne se voit !) mais tellement satisfaisant lorsque le client teste ses sièges avant/après ! Si le jaconas de vos sièges est proche de cirer votre plancher (et si leur état le permet), pensez à ce lifting spectaculaire !
"Quand j'ai vu vos coussins sur votre stand, j'ai repensé à la chemise de la grand-mère de Maman. Elle avait connu le percement du métro de Paris ... C'est l'occasion de la faire revivre, mais un tout petit format ..." Telles étaient les consignes : exercice de style car le format ne flatte pas la broderie et puis il fallait cacher les "percées" d'époque ... Et mon bout de pied (?) avance ; j'ai même trouvé mon étoffe.
Petite semaine pour le patchwork : j'ai préféré le carrelet à l'aiguille fine ! Pas de bloc à présenter car j'ai eu à en démonter un bien avancé (coutures trop justes ... gggrrrr ....pas de pitié pour les radins !!!).Sinon, la garniture de mon siège est bien avancée ; j'en suis à la mise en crin (recyclé, lavé, rincé à l'adoucissant ...). Ce "pouf" Napoléon III, acheté en bien mauvais état, est assez intéressant : un côté est en bois différent (non peint) et il y avait une traverse qui a été sciée. S'agit-il d'un autre siège qui aurait été "raccourci" ? . Il est très rectangulaire, très droit, pas cintré comme une duchesse brisée. Peut-on parler de "bout de pied" ? Je laisse la parole aux spécialistes qui ont déjà peut-être vu un tel fût ...
Ces demoiselles doivent leur salut à la douce complicité de Monique et de Monique, deux amies qui m'accueille dans leur groupe de réfection de fauteuils. J'ai joué les mauvaises élèves en privilégiant le lin (bien mou, qui se détend...) et deux galons trop étroits en superposition mais je me régale à utiliser de vieilles fournitures. Et ce matin, en chinant, j'ai retrouvé mes vendeurs de l'an passé qui déballaient devant leur porte ; j'ai pu leur raconter la nouvelle vie de leurs ex-chaises de concert, de mes deux "moniques".
L'apprentie du tapissier a chargé de semences ses sacoches fraîchement cirées, a dépoussiéré son couteau de peintre pour travailler les "rillettes". En effet, mes deux chaises Napoléon III sont bien malades après dégarnissage. Il a fallu reboucher les trous avec de la pâte à bois "maison" (colle à bois + poussière de bois jusqu'à obtenir une texture de type "rillettes"). Il va falloir leur redonner un peu d'éclat et là je fais appel à vous. Un vernis "Napoléon III" cacherait le peu de dorure résiduelle, une cire noire patinerait les habits des convives ... Dois-je les laisser ainsi ? Avez-vous un produit miracle à me conseiller ?