QUEL BONHEUR DE BRODEUSE !

02.05.2007

Ce Mercredi promettait d'être une délicieuse journée "Mère-Fille" à la découverte de l'exposition "Bonheurs de Brodeuses".

Objectif atteint : de superbes pièces d'hier et d'aujourd'hui présentés avec un goût exquis dans le cadre prestigieux du Manoir de Briançon magnifié par la douce lumière de Mai ...

Allez, allez vous perdre au fil de l'Yères, allez rêver devant les merveilles de délicatesse proposés par ces normandes si inspirées et ... n'oubliez pas de prendre une tasse de thé accompagnée de petits fours roses sur une jolie nappe rose au charmant salon de thé rose ...

Mais le BONHEUR était ailleurs !

Parmi les pièces anciennes présentées, trois petits livrets de couture montraient les travaux d'une jeune brodeuse en 1909-1910. Ces reprises, poses de pièces, boutonnières annonçaient une vie de femme délicate, amoureuse du bel ouvrage ... Cette bonne élève du siècle passé, cette jeune fille modèle, cette petite Germaine aujourd'hui disparue a-t-elle tenu ses promesses, a-t-elle transmis son amour des travaux d'aiguilles ? Autant de questions que l'heureuse propriétaire de ces livrets, que certains visiteurs ont pu se poser en regardant ces modestes témoins d'un temps où l'éducation des femmes passait par l'entretien du linge.

Que répondre ? Sinon que plus de soixante-dix après, Germaine aux yeux bien fatigués a su renoncer à sa précieuse cousette pour l'offrir à la jeune fiancée de son "petit homme", son petit-fils adoré ... Sinon qu'aujourd'hui encore, ce "petit homme" attendri appelle sa fille "ma petite Germaine" lorsqu'il la voit tirer l'aiguille...

Sinon que Louise, notre "petite Germaine", avait aujourd'hui rendez-vous un siècle plus tard avec son aïeule, dont elle est la seule arrière petite fille.

Imaginez, rêvez un peu : vous visitez une belle exposition et vous êtes accueillie par une jeune adolescente de votre âge, jamais rencontrée, dont la mémoire, dont les ouvrages ont bercé votre enfance : BONHEUR DE BRODEUSE ! La petite Mercière a retrouvé par la broderie des vestiges de son histoire familiale, vestiges toujours ignorés mais tombés entre des mains anonymes mais aimantes.

Brodez, brodez, jamais ne mourrez ...